Rétro MMA (Memories Mood Actions), c’est le bonheur assuré !

(désolée pour le jeu de mot « un peu » pourri ^^’, je suis en manque d’inspiration pour trouver un nom à ce format de rétro…)

Ce petit guide d’animation est un assemblage de techniques que j’avais déjà utilisées par ailleurs. Rien de très original donc… mais je trouve que cet ensemble fait sens globalement et c’est l’enchaînement et le fil conducteur qui me semble intéressant.

Outils utilisés :

  • Timeline
  • Moodgraph
  • 1 word
  • Synergy4
  • DESC

L’idée globalement est d’amener l’équipe à passer des faits (en les aidant à se les remémorer), aux sentiments éprouvés, puis aux actions, le tout en passant alternativement par des phases d’auto-inspection individuelle, de partage et d’auto-inspection sur le collectif.

Voici le détail du déroulé, dans un contexte de rétro++ sur une mini-release (2 sprints), 8 participants, 1h30.

Je mets une photo du paperbaord pour que vous visualisiez le rendu, ça devrait aider à comprendre les explications ci-dessous 🙂

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  • Icebreaker : j’ai choisi le bâton d’hélium pour débriefer sur le lien entre objectif individuel / objectif collectif et ressenti individuel / ressenti collectif
  • (prime directive + point sur les actions de la rétro précédente bien sûr 🙂 )
  • Timeline
    • Représenter la ligne de temps de la release (horizontale) et les différents sprints (colonnes)
    • Collectivement, se rappeler les faits marquants de cette release et les représenter sur la timeline avec des post-its (jaunes sur la photo)
  • Moodgraph
    • Sous la timeline, préciser une échelle des ressentis (simley très content, smiley pas content)
    • Individuellement, tracer le graphe de son humeur au cours de la release
    • Debriefing collectif : (sans rentrer dans les explications individuelles), quelles tendances peut-on observer ?
    • (bien rassurer sur le fait qu’une phase d’explication / partage est prévue sinon c’est très frustrant pour les participants de ne pas expliquer la ligne qu’ils viennent de tracer)
  • 1 word
    • Individuellement, chaque participants peut annoter sa ligne d’humeur avec des post-its en se posant la question de ce qui a fait qu’elle a baissé ou monté.
    • Contrainte : 1 mot par post-it. Pas de partage collectif à cet étape, c’est une phase d’introspection.
    • On peut utiliser un code couleur (vert pour le positif et rose pour le négatif par exemple sur la photo)
  • Tour de table à la mode Synergy4
    • Principe : chacun prend la parole à tour de rôle, les autres écoutent. Si la personne n’a rien à dire/ajouter, elle peut passer son tour (« je passe »), on continue les tours de table jusqu’à ce que tout le monde dise « je passe »
    • Utilisation du formalisme DESC pour que chacun à son tour
      • Décrive un fait
      • Exprime l’émotion associée (utilisation du « je »)
      • (éventuellement) propose une solution
      • (éventuellement) présente les conséquences de cette solution
    • Le paperboard réalisé précédemment reste affiché. Les participants peuvent y faire référence, mais ce n’est pas obligé. Il a simplement servi à bien préparer cette phase de partage et sert de support visuel pour faire référence aux faits (post-its jaunes) et aux émotions (graphes).
  • Actions
    • Enfin, compte tenu de tout ce qui a été partagé précédemment on revient sur un format plus classique pour identifier les actions et améliorations à mettre en place.
    • Avantage non négligeable, l’utilisation du formaliste DESC fait que des propositions de solutions ont déjà été formulées. Il faut ensuite juste discuter de leur acceptabilité par l’équipe globalement.
  • (ROTI)

Je pense que c’est particulièrement adapté en cas de tensions latentes, ou tout simplement pour une équipe qui a l’habitude des rétros + / – / delta et avec qui il faut un angle différent (en passant ici par les ressentis) pour générer de nouvelles pistes d’amélioration.

En prérequis je dirais qu’il faut de bonnes conditions de partage, donc plutôt avec des personnes qui se connaissent bien (je ne le proposerai pas avec des équipes qui ne travaillent ensemble que depuis peu de temps).

Bref, j’en suis très contente et je le ré-utiliserai !

En complément : la fiche fait-maison que j’ai utilisé pour expliqué le formalisme attendu lors du tour de table. Je l’ai maintenu visible des participants pendant toute cette phase de partage.

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Agile Tour Rennes 2017

Hier j’étais à l’Agile Tour Rennes.

Pour moi un Agile Tour, c’est un peu comme me replonger la tête dans la marmite de potion magique. C’est intense, ça réchauffe, ça booste en connaissance et en énergie et j’en ressors un peu « shootée » !

Comme tous les ans, il a été très difficile de choisir parmi toutes les conférences et ateliers proposés… Au final, voilà quel a été mon programme :

Keynote « Changer le monde une conversation à la fois » de Gery Derbier

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Ce que j’en retiens :

  • La recherche d’équilibre entre deux formes de logique/langage, sans jugement a priori sur l’une ou d’autre
  • Icebreaker / mise en pratique à l’échelle d’un amphi (ci-dessous ce que j’en ai retenu, dsl si ce n’est pas exactement ça…)
    • demander à votre voisin de vous raconter un moment « pétillant » pour lui, où il s’est senti fier
    • lui dire ce qui vous a impressionné dans ce qu’il vient de dire, mettre en évidence les qualités
    • lui demander : si ces qualités devaient être encore plus fortes chez toi, à quoi ton entourage pourrait le voir ? Quels en seraient les signes visibles ?
  • Idée d’animation : essayer de donner collectivement un nom à un problème difficile. Exemple : « mauvaise pression » = « Gargamel »
  • Idée de question à poser après une conférence ou formation : « suppose que cette conférence/formation ait été utile pour toi, à quoi le verrais-tu dans les prochains jours ? »

Conférence « Le design thinking et l’UX pour les PO » de Matthieu Gioani

J’en retiens une confirmation utile et rassurante de ce que j’ai appris/découvert/déduis sur ce terrain  :

  • Le PO fait face à trois challenges pour lequels l’aide d’un UX designer est précieuse (ou développer des compétences d’UX design chez le PO)
    • Réaliser
    • Fédérer
    • Anticiper
  • Tous les mêmes de l’équipe et en particulier le PO peuvent / doivent connaître, s’inspirer ou utiliser les bonnes pratiques du Design Thinking / UX design
    • Interview utilisateurs
    • Parcours utilisateurs (attention, c’est différent du story mapping)
    • Prototypage ultra-rapide
    • Tests utilisateurs
    • Design sprints
  • Sur le positionnement des différents rôles :
    • L’UX designer fait partie des parties prenantes (parfois nombreuses) qui ont des attentes / idées / recommandations pour la conception du produit
    • Le seul décisionnaire reste le Product Owner
    • L’UX designer intervient donc plutôt en amont, en collaboration avec le Product Owner pour définir / consolider / développer la Vision et le Backlog
    • L’UI designer intervient lui plutôt dans la mêler pour la réalisation graphique des interfaces
    • Même si les rôles UX designer et IU designer sont portés par la même personne, ils sont différents

Conférence « Au secours, mon chef m’a demandé de passer au DevOps » de Antony Guilloteau

J’y allais pour essayer de trouver quelques clés pour m’aider à accompagner des équipes qui veulent passer en devops. Je sais ce qu’est le devops, mais je me suis souvent demandé : en tant que coach agile, par où commencer l’accompagnement vers cet objectif ? De ce point de vue, voici ce que j’ai retenu de la conférence :

  • 3 grandes étapes dans la mise en place d’une démarche devops
    • Regarder ce qui prend du temps (pas cité en conférence, mais j’y vois du Value Stream Mapping par exemple…)
    • Intégrer les ops, binômer (j’imagine pouvoir utiliser des techniques similaires par rapport au lancement d’un projet Scrum par exemple où il faut rapprocher les interlocuteurs métier et business avec l’équipe)
    • Amélioration continue
  • Pas mal de points de vigilance à avoir : attention aux régressions techniques, développer avec al cible, monitorer, attention à la stabilité du produit, quel service minimum si tout plante, etc…
  • Une réflexion très intéressante sur les limites de la pluridisciplinarité, et faire attention à ne pas devenir moins compétentes à force de vouloir développer la multi-compétence

Keynote « Libérer l’entreprise de son patron… pour plus de performance » d’Alexandre Gérard

Je connaissais l’histoire et je l’avais déjà vu en conférence, mais Alexandre Gérard est un très bon orateur et c’est toujours un plaisir.

Standing ovation bien méritée à la fin de la keynote ! \o/

Atelier « WSJF : quésaco ? » avec Thierry Conter

Je retiens que cette technique (utilisée dans SAFe pour la priorisation des Epics) permet notamment de prendre en compte l’aspect « réduction de risques » dans la priorisation. Il n’y a pas que ça, mais c’est surtout ce point qui m’intéresse.

Dans un backlog, les items techniques type « migration de solution », « refactoring », « études » (ou spikes)… ont parfois du mal à être priorisés par les Product Owners. Et à leur décharge ces éléments qui sont important d’un point de vue réduction de risque technique, préparation de l’avenir, vision long terme… sont évalués comme les autres en terme de valeur business et complexité, ce qui ne reflète pas forcément ce qu’ils apportent vraiment au produit.

Grâce à cette technique (ou en l’adaptant un peu), en ajoutant une dimension « réduction de risque » à l’évaluation des items, la priorisation de ces items pourrait être facilitée (et pas uniquement au doigt mouillé, parce que l’équipe de réalisation pousse une gueulante ou qu’on ne peut pas faire autrement car on a attendu d’être au pied du mur…)

Retour d’expérience « Top 7 des rétrospectives les plus insolites, la 10 va vous étonner ! » de Morgan Gautier

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Et hop, pourquoi ne pas repartir avec quelques idées d’animation de rértos en plus, on n’en n’a jamais assez 🙂 Sur les 11 présentées, il y en a 5 que je n’ai jamais testées.

Pourquoi pas une petite rétro star wars en fin d’année, ça collera avec l’actualité cinématographique 🙂

En en plus…

+ plein de retrouvailles chaleureuses, quelques rencontres, un peu de trop de café, un très bon buffet à midi et des goodies sympa (spéciale dédicace à la KoKan qui se creuse la tête pour proposer des goodies originaux et « écolo » : l’année dernière une graine à planter, cette année une pomme marquée de leur logo mais tout à fait comestible et juteuse… bravo pour cette démarche !)

J’aurais adoré pouvoir faire la journée du samedi avec mes enfants (j’ai testé l’année dernière et c’était vraiment top), mais des contraintes familiales en ont décidé autrement… L’année prochaine peut-être ? 😉